Cependant la place des femmes et l’apport du féminisme sont plus que jamais mis aux oubliettes, dans un climat de régression générale et de crise : conjoncture internationale particulièrement sombre, victoire d’un libéralisme débridé, situation politique alarmante, désagrégation du lien social comme en témoigne le vote du 21 avril.
Malgré les injonctions européennes, on passe allégrement sous silence les inégalités et discriminations entre les femmes et les hommes au travail, et le fait que la précarité et la pauvreté, accélérées par le programme d’ajustement structurel, frappent particulièrement les femmes. On banalise les violences sexuelles. On entérine sans réagir la parodie qu’a été la parité aux législatives (6 femmes de plus à l’Assemblée). Le sexisme et le mépris n’hésitent plus à s’afficher.
Derniers mauvais coups à l’encontre des femmes : la CADAC (Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception), ainsi que l’APGL (Association des Parents Gays et Lesbiens) viennent d’être évincées du Conseil Supérieur de l’Information Sexuelle où elles siégeaient, au profit de deux structures familiales catholiques des plus droitières ; le projet de loi sur l’amnistie exclut de son bénéfice la cruauté envers les animaux… mais pas les violences conjugales.
Dans les mouvements sociaux qui résistent et s’organisent à l’échelle de la planète – ce qui représente un formidable espoir –pratiques et discours font trop souvent l’impasse sur l’existence des rapports sociaux de sexe qui clivent nos sociétés.
Les participantEs au Colloque réaffirment leur détermination à poursuivre le combat féministe.