Lulowa al Diri, Hila al Husni, Lulowa al Husni, Um Abdel Rahman al Awda, Zainab al Mikhlif, Khowla al Mikhlif, Hila Ibrahim, Tarfa Ibrahim.
Les huit femmes nommées ci-dessus, toutes apparentées à des prisonniers politiques, ont été arrêtées le 2 septembre à Buraydah, dans la province de Qasim, au nord de Riyadh, la capitale. Selon certaines informations, elles sont détenues au secret et il y a lieu de craindre qu’elles ne subissent des tortures ou d’autres formes de mauvais traitements.
Amnesty International pense qu’elles ont peut-être été arrêtées uniquement pour avoir exprimé leurs convictions, sans avoir recouru à la violence ; si cette information venait à être confirmée, l’organisation les considèrerait comme des prisonnières d’opinion.
Ces femmes ont été interpellées à la suite d’une manifestation qui s’est
déroulée le 1er septembre à Buraydah ; elles protestaient contre le
maintien en détention prolongée de leurs proches, des opposants politiques
présumés, sans inculpation ni procès, et demandaient qu’ils soient soit libérés, soit jugés dans le cadre d’un procès équitable et public.
D’après les informations reçues, elles ont pris part au mouvement de protestation organisé devant les bureaux du gouverneur de la province de Qasim à Buraydah. Elles ont été arrêtées par des membres d’Al Mabahith al Amma (Renseignements généraux), un service dépendant du ministère de l’Intérieur à l’origine de nombreuses arrestations de suspects politiques, et seraient détenues dans la prison pour femmes de Buraydah.
En juillet 2007, un autre groupe de cinq manifestantes, toutes apparentées
à des détenus politiques arrêtés entre 2003 et 2007, ont été appréhendées à Buraydah alors qu’elles réclamaient un procès équitable pour leurs proches
détenus ou leur libération. Les cinq femmes ont toutes été libérées sans
inculpation après quelques jours de détention (voir l’AU 187/07, MDE
23/028/2007, 19 juillet 2007, et sa mise à jour).
INFORMATIONS GÉNÉRALES
En Arabie saoudite, les détracteurs du gouvernement et les opposants
politiques présumés sont systématiquement victimes de graves violations de
leurs droits, au mépris total des normes internationales relatives aux
droits humains et de la législation saoudienne. Les personnes arrêtées sont
souvent détenues au secret durant de longues périodes, pendant lesquelles
elles risquent particulièrement d’être torturées ou maltraitées ; elles
sont aussi fréquemment soumises à la détention illimitée sans inculpation
ni jugement, sans pouvoir consulter un avocat ni contester devant un
tribunal la légalité de leur détention. Dans certains cas, elles ne sont
remises en liberté qu’après s’être engagées à ne pas réitérer les faits
dont elles étaient soupçonnées, même lorsque ceux-ci ont trait au seul
exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression et
d’association. Les procès politiques sont rares et ne sont jamais conformes
aux normes internationales en matière d’équité. Les prévenus sont
généralement privés de leur droit d’être représentés par un avocat et, dans
de nombreux cas, leur famille et eux-mêmes ne sont pas informés de
l’évolution des procédures dont ils font l’objet. Les audiences se
déroulent souvent à huis clos. Ces violations des droits humains sont
encore plus systématiques depuis que l’Arabie saoudite met en œuvre sa
politique de « guerre contre terrorisme », avec un mépris total pour les
normes internationales relatives aux droits humains et pour l’état de
droit. Des milliers de personnes ont ainsi été arrêtées et placées en
détention ces six dernières années. Amnesty International ignore combien
sont actuellement privées de liberté ; une source du ministère de
l’Intérieur aurait toutefois fait état d’au moins 3 000 prisonniers
politiques détenus sans inculpation ni jugement. Le ministère aurait
également cité le chiffre de 9 000 arrestations pour des motifs politiques
depuis l’année 2003.
ACTION RECOMMANDÉE : lettre prioritaire / envoi international / fax :
déclarez-vous préoccupé par l’arrestation de Lulowa al Diri, Hila al
Husni, Lulowa al Husni, Um Abdel Rahman al Awda, Zainab al Mikhlif, Khowla al Mikhlif, Hila Ibrahim et Tarfa Ibrahim ;
priez les autorités de garantir que ces femmes, de même que leurs proches
détenus pour des raisons politiques, ne seront pas torturés et pourront,
immédiatement et régulièrement par la suite, consulter un avocat, être en
contact avec les membres de leur famille et bénéficier de tous les soins
médicaux dont elles pourraient avoir besoin ;
demandez que l’on vous précise quelles charges sont retenues contre
toutes ces personnes et si des procès sont prévus ou ont eu lieu ;
demandez la libération immédiate et sans condition de toutes les
personnes privées de liberté, si elles sont détenues uniquement pour avoir
demandé que soit respecté le droit des prisonniers politiques d’être soit
jugés rapidement et de manière équitable, soit remis en liberté ;
dites-vous préoccupé à l’idée que Lulowa al Diri, Hila al Husni, Lulowa
al Husni, Um Abdel Rahman al Awda, Zainab al Mikhlif, Khowla al Mikhlif,
Hila Ibrahim et Tarfa Ibrahim ne soient privées de liberté uniquement pour
avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et qu’il ne
s’agisse par conséquent de prisonnières d’opinion.
APPELS À :
Chef de l’État et Président du Conseil des Ministres (Gardien des Deux
Lieux Saints),
le Roi Abdallah Bin Abdul Aziz Al Saoud :
King Abdallah Bin ’Abdul ’Aziz Al-Saud
The Custodian of the two Holy Mosques
Office of His Majesty the King, Royal Court, Riyadh, Arabie saoudite
Fax : (via le ministère de l’Intérieur) +966 1 403 1185
Formule d’appel : Sire, (Votre Majesté, dans le corps du texte)
Ministre de l’Intérieur :
His Royal Highness Prince Naif bin ’Abdul ’Aziz Al-Saud
Minister of the Interior
Ministry of the Interior, P.O. Box 2933, Airport Road, Riyadh 11134, Arabie
saoudite
Fax : +966 1 403 1185
Formule d’appel : Monseigneur, (Votre Altesse Royale, dans le corps du texte)
Ministre des Affaires étrangères :
His Royal Highness Prince Saud al-Faisal bin ’Abdul ’Aziz Al-Saud
Minister of Foreign Affairs
Ministry of Foreign Affairs, Nasseriya Street, Riyadh 11124, Arabie
saoudite
Fax : +966 1 403 0645
Formule d’appel : Monseigneur, (Votre
Altesse Royale, dans le corps du texte)
COPIES À :
Président de la Commission des droits humains :
Mr Turki bin Khaled Al-Sudairy
President, Human Rights Commission, PO Box 58889, Riyadh 11515
King Fahad Road, Building No.373, Riyadh, Arabie saoudite
Fax : +966 1 4612061