Afghanistan, l’agonie d’un peuple
Le 26 septembre 1996, les Talibans, miliciens intégristes soutenus par le gouvernement pakistanais, entraient dans Kaboul. Quatre ans plus tard, ils contrôlent la majorité des provinces afghanes et imposent une dictature impitoyable.
Les Talibans au pouvoir, c’est un ensemble d’interdits niant les droits humains les plus élémentaires ; Celles et ceux qui les transgressent subissent emprisonnement, châtiments corporels publics, tortures, lapidations, exécutions sommaires. Les Talibans font régner l’intolérance religieuse la plus extrême : ils rasent les villages, détruisent les cultures et canaux d’irrigation. La population fuit massivement les massacres et l’oppression.
100 % des femmes sont portées disparues
Dans ce contexte dramatique, ce sont les femmes qui sont les principales victimes de la barbarie imposée par les Talibans. Les femmes n’ont pas le droit de sortir de leurs maisons sans être couvertes du tchadri et accompagnées d’un membre masculin de leurs familles. Elles n’ont plus le droit de travailler à l’extérieur, et celles qui avaient un emploi, y compris dans les hôpitaux, l’enseignement, ont été licenciées. Les écoles et lycées ont été fermées, les étudiantes exclues des universités.
Ce régime de ségrégation totale fait des femmes des prisonnières dans leurs propres maisons, survivant dans le dénuement le plus absolu, privées du droit à la santé, dans une grande détresse psychique qui provoque de nombreux suicides.
Et pourtant, elles résistent !
À l’intérieur du pays occupé, des femmes luttent, parfois au prix de leurs vies. Elles créent des écoles de filles clandestines, elles soignent les malades. Chassées de leur emploi et souvent seules à subvenir aux besoins de leurs familles, elles ont développé une production artisanale commercialisée par des ONG solidaires. Dans les camps de réfugiées et en exil, elles organisent la résistance : elles transmettent les informations au monde entier, forment des associations, construire la solidarité.
Ainsi, en juin 2000, l’association Negar-Soutien aux femmes d’Afghanistan a organisé, à Douchambé au Tadjikistan, une rencontre entre 300 femmes afghanes réfugiées ou venant de l’intérieur de l’Afghanistan et des femmes représentant diverses associations, de France, des États-Unis, d’Espagne, d’Algérie..., et des journalistes. Elles ont rédigé une Déclaration des Droits Fondamentaux de la Femme afghane adoptée à l’unanimité, dont elles demandent l’intégration dans la future constitution du pays.
Contre l’oubli et contre la complicité des États occidentaux, pour soutenir la lutte et les revendications des femmes d’Afghanistan
Personne n’ignore aujourd’hui cette situation dénoncée par les associations de soutien au peuple afghan. Le 29 septembre, une manifestation nationale est organisée à Paris à l’initiative de Negar-Soutien aux Femmes d’Afghanistan et soutenue par le Collectif National pour les Droits des Femmes, la Marche Mondiale des Femmes, le Mouvement Français pour le Planning Familial ainsi que par de nombreuses associations et organisations politiques et syndicales.
Manifestons toutes et tous massivement le 29 septembre, à 14h, place de la République :
• Pour imposer aux États occidentaux (à commencer par la France) et à l’Union européenne qu’ils sortent de leur neutralité complice et prennent clairement position contre le gouvernement pakistanais dont le soutien militaire, politique et financier consolide le régime Taliban. Aucune arme ne doit être livrée au Pakistan ;
• Pour que le régime Taliban ne soit pas reconnu comme le gouvernement légitime de l’Afghanistan et ne bénéficie donc pas d’un siège à l’ONU ;
• Pour que l’Afghanistan retrouve la paix, la démocratie et la liberté ;
• Pour apporter notre soutien à la résistance et aux luttes des femmes afghanes, à la Déclaration des Droits fondamentaux de la Femme Afghane qui doit être partie intégrante du processus de paix et de l’établissement d’une démocratie authentique.