Collectif national pour les droits des femmes

Autonomie emploi précarité

Pensions de réversion

L’attaque scandaleuse est-elle évitée ?

mercredi 29 septembre 2004

Le Collectif national pour les droits des femmes, alerté par l’association « Les Panthères grises », avait été scandalisé par le décret que M. Douste Blazy avait osé promulguer, en plein mois d’août, concernant les pensions de réversion. Le gouvernement semble avoir reculé.

Nous apprenons que l’indignation générale – et aussi la crainte de perdre un électorat de personnes âgées qui lui sont plutôt favorable – ont fait provisoirement reculer le gouvernement. M. Raffarin, qui avait signé ce décret, parle aujourd’hui d’attendre, avant de trancher, la fin des travaux du Conseil d’orientation des retraites (COR), soit la fin de l’année. Espérons que ce n’est pas un pas en arrière pour mieux sauter.

Ce décret était en effet scandaleux. L’abaissement du plafond de ressources donnant droit à une pension de réversion n’aurait laissé aux veuves et aux veufs qu’un revenu mensuel maximum de 1246 euros. Et, dans le calcul de ces ressources, jusqu’ici limité au montant de leur retraite personnelle, seraient venues s’ajouter les éventuelles pensions de réversion des retraites complémentaires du défunt, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Tout ceci révisable chaque année…

De telles mesures affectaient particulièrement les femmes qui sont souvent déjà dans la misère la plus noire après avoir sacrifié leur vie et leur profession à la carrière de leur mari. Par ailleurs, leur longévité étant plus grande, elles sont plus nombreuses à finir leur vie seules ou en maisons de retraite.

Limiter ainsi les revenus des veuves à ces 1246 euros/mois serait une infamie. Pour plusieurs raisons évidentes. D’abord, parce que ce revenu est insuffisant car il leur faut faire face à toutes les charges qui étaient auparavant supportées par le couple (dont loyer, éventuel endettement, etc) et parfois payer le coût bien supérieur d’une maison de retraite. Mais il est aussi scandaleux qu’une fois encore les femmes fassent les frais de politiques régressives en matière sociale. N’ayant pu - pour beaucoup d’entre elles – avoir un travail rémunéré ou n’ayant eu que des emplois précaires ou en pointillés, à cause de la charge parentale et domestique qui pesait sur elles, donc privées ou quasi privées de retraite personnelle, elles sont menacées d’être privées des droits pour lesquels leur couple avait cotisés.

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