Collectif national pour les droits des femmes

Violences

En France, en plein #MeToo et #MeTooinceste, la justice peut encore considérer une enfant comme consentante.

Communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes

samedi 6 février 2021

Julie a été violée alors qu’elle avait entre 13 et 15 ans par 20 pompiers. Seuls 3 sont poursuivis pour « atteinte sexuelle ». Ils étaient auparavant poursuivis pour viol mais le juge d’instruction a estimé qu’elle était consentante.
La Cour d’Appel de Versailles a confirmé cette qualification en novembre dernier.
L’ « affaire » passe en cassation le 10 février.

Cette affaire est exemplaire et en même temps tristement banale : exemplaire car on a à faire ici à un mur de l’impunité, une conspiration du silence, pour nier les viols subis. L’expert psychiatre qualifie Julie d’hystérique (la grande crise à la Charcot ) et va même jusqu’à parler de « transe de possession ».
Le policier de la brigade des mineurs lui demande, entre autres : « « Selon toi, une femme qui se fait violer, repousse beaucoup son violeur ou le repousse-t-elle un peu ? Pourquoi l’as-tu repoussé un peu et pas beaucoup ? ».
Huit ans après l’ouverture de l’instruction, aucune confrontation n’avait été organisée et quand elles le sont c’est dans l’espace d’une journée et demie.
Quant aux pompiers, certains d’entre eux reconnaissent avoir élaboré une version mensongère des faits.
Tout concourt à invalider la parole de Julie. C’est la culture du viol qu’on voit ici à l’œuvre, le système patriarcal qui se défend, tant éclatent de scandales concernant des violences perpétrées contre des enfants en toute impunité.
Un enfant n’est jamais consentant pour avoir des « relations » sexuelles avec un adulte.

C’est aussi pour cela que l’histoire de Julie est tristement banale. Beaucoup de crimes et de délits sont passés sous silence.... Les victimes empruntent alors les réseaux sociaux pour crier à l’injustice.
Nous soutenons toutes les victimes qui s’élèvent contre la conspiration du silence et des oreilles qui se bouchent.

Nous serons demain dimanche 7 février présent.e.s partout en France pour crier contre ce déni de justice.

Nous suivre