Collectif national pour les droits des femmes

Violences

Ménard, récidiviste : STOP à l’apologie du féminicide dans l’espace public ! : Communiqué de presse

mardi 12 décembre 2017

Le 12 décembre 2017

Un collectif d’associations féministes « Espace public sans sexisme » créé le 12 septembre dernier et réunissant notamment Chiennes de Garde, Citoyennes maintenant, Collectif 13 pour les Droits des femmes, Collectif National pour les Droits des Femmes , Les effronté-e-s, Osez le Féminisme ! a introduit un référé liberté contre le maire de Béziers ce matin qui sera audiencé jeudi 14 à 11 heures au Tribunal administratif de Montpellier. Ce recours vise à faire retirer en urgence la dernière campagne de communication du maire qui, une fois encore, par voie d’affichage banalise et encourage les violences contre les femmes.

Alors que les violences sexistes et sexuelles soulèvent une vague de révolte internationale et que la lutte contre ces violences est la grande cause nationale du quinquennat, nous nous indignons contre les provocations à répétition de M Ménard, Maire de Béziers.

RAPPEL DES FAITS :
Août 2015 : M Ménard affiche dans le journal municipal de Béziers, une image de fessée administrée par un homme à une femme allongée sur ses genoux, pour illustrer sa victoire contre la Ligue des Droits de l’Homme qui s’opposait à l’installation d’une crèche dans le hall de l’Hôtel-de-ville.

Mars 2017 : dans le journal municipal, la campagne d’information sur le ravalement de façades des bâtiments est illustrée par le dessin d’une femme, tête à l’envers, édentée, nez, crochu, traits marqués. Comprendre : la ville de Béziers avant le ravalement de façades. La deuxième partie de l’iconographie montre la même femme, après les « travaux », impeccablement coiffée, fraîche, pimpante et ultra sexualisée.

Septembre 2017 : une affiche dans la ville associe baisse de dotations de l’État et violences au sein du couple : un homme étrangle une femme. Un référé liberté puis suspension et une requête sur le fond avaient été déposés par le CNDF, le Collectif 13 pour les Droits des Femmes et Citoyennes Maintenant.

Enfin, décembre 2017 : à l’occasion d’une campagne de communication pour faire venir le TGV à Béziers, l’affiche placardée dans la ville montre une jeune femme, apeurée, ligotée sur des rails, une vieille locomotive à vapeur arrivant sur elle. Avec la légende : "Avec le TGV, elle aurait moins souffert !" L’affiche fait référence à un féminicide de juin 2017. Un homme avait ligoté sa femme, avant de la jeter sur les rails du TGV Paris-Nantes.

IL EST INTOLERABLE QU’UNE AFFICHE DE CE TYPE PUISSE FIGURER SUR LES MURS D’UNE VILLE,
D’AUTANT PLUS QUAND IL S’AGIT DE LA COMMUNICATION DU MAIRE.

Les associations féministes contre les violences faites aux femmes
En 2016, 123 femmes sont mortes sous les coups d’un homme. Les féminicides sont encore nombreux dans notre pays.
Nous refusons qu’une institution publique utilise les violences masculines contre les femmes comme outil de communication. Ces images ont des conséquences dramatiques : en banalisant les violences, elles ancrent un peu plus dans la société et dans l’inconscient collectif que le corps des femmes n’est qu’un objet qu’on peut brutaliser.

Nous réclamons l’instauration d’une loi anti-sexiste qui une fois pour toutes permettrait d’empêcher l’affichage dans l’espace public d’images faisant l’apologie des violences faites aux femmes, et constituant un appel à la haine et au meurtre des femmes.

Nous réclamons le retrait immédiat de cette campagne d’affichage par la justice et des sanctions contre M Ménard de la part de l’autorité préfectorale, comme la loi le lui autorise.

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