Collectif national pour les droits des femmes

Violences

Grâce pour Jacqueline Sauvage, communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes

vendredi 29 janvier 2016

Ainsi François Hollande se donne le temps de la réflexion en ce qui concerne Jacqueline Sauvage. Visiblement il prend des gants avec les décisions de deux Cours d’Assises particulièrement hermétiques à la cause des violences faites aux femmes comme le soulignent pour le dernier procès les médias présents. Et pourtant, Jacqueline Sauvage devrait avoir droit à une libération immédiate !

Il a été reproché à Jacqueline Sauvage de ne pas avoir déposé plainte durant les quarante sept années où a duré son calvaire et celui de ses enfants.
Mais là est le nœud du problème. En France, seules environ 10% de femmes victimes de violences déposent plainte, toutes les enquêtes produisent à peu près le même résultat. Et c’est à la victime qu’on reproche son manque de réaction alors que c’est à la société et à la justice de s’interroger : sont-elles capables d’entendre la parole des femmes victimes de violences ? Pourquoi le nombre de plaintes est-il si faible ?

L’affaire Jacqueline Sauvage n’est d’ailleurs pas le premier raté judiciaire. En octobre 2012 déjà 14 jeunes hommes avaient été jugés pour viols en réunion dans une cité de Fontenay sous Bois. Après 13 ans de procédure, la justice avait prononcé 10 acquittements et 4 condamnations avec beaucoup de sursis, peines largement en deçà des réquisitions. De plus les victimes avaient été particulièrement malmenées durant le procès. Devant le tollé général, le procès en appel s’était montré beaucoup plus sévère.

Bref, est-il possible de continuer comme ça ? Malgré les lois votées, malgré les plans de lutte élaborés, les violences faites aux femmes continuent à ne pas être réellement prises en compte par les décideurs politiques et par la justice. Il est plus que temps de remettre à plat toute cette souffrance, tout ce déni, tout ce « contentieux » comme on dit au tribunal. Ce contentieux qui, soit dit en passant, a coûté en 2006, uniquement pour les violences conjugales 2,6 milliards d’euros. Miser sur la prévention, la sensibilisation, l’information serait infiniment préférables.
Les féministes, solidaires au jour le jour des victimes, connaissent les solutions : une loi-cadre, une loi intégrée. Elles ont mutualisé leurs revendications pour être plus fortes. Il suffirait de les écouter.

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