Collectif national pour les droits des femmes

Violences

" Combat des pères" : communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes

mardi 19 février 2013

Par un geste spectaculaire Serge Charnay vient de relancer le focus sur le "combat des pères".
En l’occurrence il s’agit d’un père qui s’est vu retirer le droit de visite sur son fils et qui se plaint de ne pas l’avoir vu depuis 2 ans. Celui ci, par son geste, dénonce la prétendue partialité des juges femmes qui attribuent quasi systématiquement la garde à la mère. Il oublie cependant de dire que la majorité des pères ne la réclame pas et que ce sont les mères qui, du fait du non partage des tâches, prennent en charge encore très majoritairement l’éducation des enfants. Il oublie aussi de dire que les situations de garde alternée sont en progression, pas toujours dans les meilleurs conditions pour les enfants d’ailleurs.

En fait, il faut savoir qu’en France, au nom du maintien à tout prix du sacro saint lien familial, il est rare que le droit de visite et l’autorité parentale soient retirés au parent qui n’a pas la garde de l’enfant. De fait Serge Charnay a été condamné en septembre 2012 pour "soustraction d’enfant". Il a menacé son ex compagne et a été violent contre son beau père.

L’autre père qui a imité son acte était lui accusé par son ex compagne de violences conjugales.

En effet, la famille n’est pas toujours le havre de paix et d’amour que d’aucuns se plaisent à imaginer. C’est en son sein que la plupart des violences sont perpétrées contre les femmes et /ou les enfants dans leur grande majorité, les enquêtes en attestent. Et ces violences laissent des traces de toutes sortes sur les enfants que leurs mères sont parfois amenées à protéger lors d’un divorce.
C’est pour cette raison que quand la garde alternée a été instituée par la loi du 4 mars 2002, les féministes se sont félicitées de son principe mais ont réclamé qu’elle soit interdite en cas de violences perpétrées au sein de la famille, ce qu’elles n’ont pas obtenu. Le problème reste entier et la revendication la même.

Jean Marc Ayraut a réclamé que les associations de pères soient reçues promptement par Christiane Taubira. Ce qu’elle a fait. A l’issue de cette rencontre, elle a suggéré de donner une place plus importante à la médiation pénale dans les conflits familiaux. Nous réaffirmons encore une fois qu’en aucun cas des violences conjugales ne doivent être assimilées à un « conflit familial » et demandons l’interdiction totale de la médiation dans ces situations.

Nous demandons que les associations féministes qui luttent contre les violences faites aux femmes soient reçues aussi promptement par Mme Taubira que l’ont été les associations de pères qui s’estiment sans cesse lésées par les avancées du mouvement féministe en faveur de l’égalité.

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