Collectif national pour les droits des femmes

Autonomie emploi précarité

Communiqué

Contrat Première Embauche

Une pierre supplémentaire dans l’édifice de la précarité

samedi 21 janvier 2006

Janvier 2006. Faisant suite au contrat nouvelle embauche, le contrat première embauche (CPE) marque un nouveau grand pas dans l’édification de la précarité et la désintégration du code du travail !

Affiché comme une mesure destinée à lutter contre le chômage des jeunes, il instaure la précarité comme règle pour l’emploi des jeunes de moins de 26 ans. Le CPE autorise pendant deux ans l’employeur à licencier les jeunes sans aucun motif, du jour au lendemain, et ce cadeau étant probablement insuffisant, l’employeur se voit en outre dispensé de cotisations sociales ! Comment mieux rendre la main d’œuvre docile et corvéable à merci, comment mieux la dissuader de se syndiquer et de défendre ses droits ? Comment mieux répondre aux vœux du Medef ? Et aussi comment mieux interdire aux femmes le choix d’une grossesse ?

C’est la porte ouverte à tous les abus, y compris au harcèlement sexuel : la menace (tacite ou explicite) du licenciement ne devient-elle pas un moyen de pression rêvé pour faire accepter les « avances » de petits chefs, puisque les femmes ne pourront pas compter sur la dénonciation du harcèlement pour garder leur emploi ?

On sait que le chômage des femmes est supérieur à celui des hommes dans toutes les tranches d’âge, et que cette situation est précisément encore plus inégalitaire chez les jeunes : malgré une meilleure formation et une meilleure réussite scolaire, les jeunes femmes ont un taux de chômage supérieur de 5 points à celui des jeunes hommes, et ce chiffre est largement supérieur dans la
catégorie des jeunes immigré-es. Les femmes sont donc concernées au premier plan par le CPE. Majoritaires parmi les chômeurs, elles le sont aussi parmi les précaires (CDD, contrats aidés, temps partiel, souvent imposé).

Contrairement aux belles déclarations de M. Chirac qui dit souhaiter l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, toutes les mesures prises par ce gouvernement ne font qu’accentuer la précarité d’un grand nombre de femmes ! A moins que l’égalité professionnelle visée par notre président ne soit l’égalité « par le bas et toujours plus bas », c’est-à-dire la généralisation à tous,
hommes comme femmes, de la flexibilité et de l’exploitation ?

Le Collectif pour les droits des femmes appelle à une mobilisation de toutes les associations féministes, des partis de gauche et des syndicats, pour s’opposer à cette stratégie dévastatrice pour tous, et particulièrement pour les femmes.

Nous suivre