Collectif national pour les droits des femmes

Féminisme

8 mars 2000

Jolie fête des femmes !

mercredi 8 mars 2000

Le Collectif national pour les droits des femmes s’indigne de la répression qui, à Mulhouse, en ce 8 mars 2000, vient de frapper une mère de famille seule. Parce que trois de ses enfants, de jeunes adolescents, s’adonnaient à la petite délinquance, son impuissance à exercer son " devoir de mère " lui a valu une condamnation à six mois de prison, dont un mois ferme.

Le Collectif rappelle que le député PS de Mulhouse, Jean Marie Bockel, s’était déjà distingué en réclamant qu’on supprime les allocations familiales aux parents de ces enfants que l’on étiquette " pré-délinquants ", ou " sauvageons ". Mulhouse a trouvé mieux encore comme punition : mettre la mère en prison.

Questions : 1) Où est le père, ou plutôt les pères ? est-ce que la justice les recherche ? Cette question de l’absence des pères, comme toujours, est traitée comme un fait accompli, contre lequel on ne peut rien. Une chose naturelle… La mère, c’est différent : elle est là, elle. Seule, défaite. Avec sa misère cachée. Donc c’est elle la fautive.

2) Ce n’est pas la prison qui arrangera la relation familiale. Alors, fait-on ça pour l’exemple ? Pour que les autres mères seules vivent non seulement dans la misère mais dans la peur ? Pour signifier l’incapacité de ces 1 million 20 000 familles monoparentales, en charge de ces 2 millions d’enfants nés de mères seules et de pères évaporés… Il faut un bouc émissaire. Et ce sont toujours les plus petits qui sont désignés !

La société se donne bonne conscience en dictant la bonne conduite à ces parents fragiles. Mais la violence des enfants, aujourd’hui abondamment médiatisée, est leur réponse évidente, à la violence que la société leur fait subir, à eux comme à leurs parents voués au chômage, à la dérive. Une réponse à leur mise à l’écart, à l’absence de regards fraternels, humains, respectueux. Une réponse à la honte qu’on leur inflige.

Nous suivre